On murmure qu’Apukald et Vadenorn formeraient désormais un duo… disons particulièrement soudé.
Deux cavaliers solitaires, deux fortes têtes qui passent leurs journées à faire n’importe quoi, et leurs soirées à se disputer comme un vieux couple qui refuse d’admettre qu’il en est un.

Certains jurent même les avoir vus camper côte à côte, partageant le même feu, la même couverture et, selon les plus mauvaises langues, un niveau de proximité qui dépasse largement celui de simples compagnons d’armes.

Dans les tavernes, on dit déjà :
« Ces deux-là, c’est Brokeback Kald : ils se battent le jour… et se rabibochent la nuit. »

Personne ne sait ce qu’il y a de vrai là-dedans, mais une chose est sûre :
où l’un va, l’autre suit : une sorte de va et vient...
qu’ils l’assument ou non.

Il se dit que Batikoma qui a rampé devant tout le monde pour obtenir un fief quand sa famille est revenue en Kald s'est aujourd'hui redressé d'un cran. Il avance désormais sur ses deux pieds mais plié en deux pour continuer à lécher les bottes du pantin Viknar.

Mais comment courir l'échine pliée de Morcosius à Tanguialic pour surveiller son beau domaine ? Va-t-il réussir à se remettre bien droit après avoir vécu courbé pendant 20 ans ?

Le plus simple sera de se remettre à plat ventre et courir ventre à terre...

Sire Batikoma le pieux,Roi de Solitor aurait enlevé la vie de Sire Dagonico Mercenaire en fort d'Al Karga(324) en Al Razzim.

On raconte que Sire Marius Mercenaire a trouvé la mort aujourd'hui en oasis d'Asaad (50) en Abéda.

Il court dans les tavernes du Nord une rumeur qui ferait hurler de rire les dieux… si elle n’était pas aussi tragique pour les cervelles mortelles.

On raconte que la Mère supérieure Amicie aurait tenté de lire la dernière proclamation de Klad — celle parlant de chêvrallerie, de chevale, de bouchrie chevallinne et d’un pépé courageux poignardé avec une main ferme, très ferme, trop ferme.

La scène aurait été épique : trois moines pour tenir le parchemin, deux pour maintenir la bougie, et le reste du cloître pour soutenir la Mère supérieure tandis que chaque mot tordu frappait son crâne comme un marteau de Vorr.

À la lecture du quatrième “chevale”, paraît-il, un novice se serait évanoui.
Au cinquième, il y aurait eu débat pour savoir si un exorcisme devait être tenté.

Face à ce carnage orthographique, la rumeur affirme qu’Amicie aurait décidé dans un souffle douloureux de fonder une École religieuse des Lettres, destinée à sauver les seigneurs ayant perdu, mangé ou pendu leurs scribes. L’objectif : empêcher de nouveaux parchemins de provoquer des migraines collectives ou des crises de rire au mauvais moment.

D’aucuns disent que la Mère supérieure aurait marmonné qu’un royaume peut survivre à la guerre, mais pas à douze articles écrits comme une bataille entre chèvres ivres.

Depuis, on voit déjà les moines aiguiser des plumes, bénir des dictionnaires et tracer des croix sur les mots les plus suspects. Le Nord espère que cela suffira à protéger les futures générations… ou à défaut, à réduire le nombre de victimes lors de la prochaine lecture officielle venue de Klad.