LES RUMEURS

On raconte que Sire Nabucho Chef Mercenaire a trouvé la mort aujourd'hui en pic d'Erstelia (112) en Yrédia.

On raconte que des provinces en Sartar gouvernées par Mevin seraient empruntes d'hérésie.

Gilgamesh,le preu,Général Mercenaire à succombé à la maladie à l'âge de 87 ans.

Sire Rulrik le gaillard,Prince de Nizawa aurait enlevé la vie de Sire Gilgamesh le pieux,Général Mercenaire en massif(9) en Dramen.

D'aprés les dires de certains, Sire Baldek le pieux,Mercenaire aurait péri en plaine de Noctiluca (82) en Mitsokaï lors d'un affrontement avec Sire Gilgamesh le pieux,Général Mercenaire .

D'après les dires de certains, Sire Rulrik le gaillard,Prince de Nizawa aurait miraculeusement échappé à Tonkikivafumé en plaine de Sushienvu (222) en Mitsokaï.

Année 1683, quatre rois règnent sur trois mille provinces. L'église représentée par deux hauts dignitaires est florissante. Les mercenaires traquent les bandes armées. Les paysans s'affairent dans les champs. Rien ne semble pouvoir troubler la quiétude de ce monde. Nulle querelle en souffrance, nulle rivalité, nul contentieux...

Alors que le printemps s'achève, la rumeur se fait l'écho d'une défaite du roi Baldek sur ses terres de Mitsokaï...
Informateurs et espions sont dépêchés alentour et alors que les rapports s'amoncellent le mystère s'éclaircit. Le roi Gilgamesh à la tête d'une puissante armée forte de 46 mille hommes a mis en déroute les troupes de Baldek. Il lui a laissé la vie sauve, mais a fait main basse sur son trésor, puis il a repris sa route.
Sire Gilagamesh revendique l'assaut. Il blâme la passivité et le mutisme de celui qu'il a porté sur le trône en lui cédant de nombre de ses domaines. Il considère aujourd'hui qu'il ne mérite pas son titre et il lui a infligé cette cuisante défaite pour lui signifier son mécontentement.

Tandis que son agresseur se replie avec environ trente mille hommes dans les déserts du sud en direction de Dorasterre, Baldek crie à l'infamie, à la trahison et appelle le roi Golrik à son secours.
La réponse ne se fait pas attendre. En échange d'un serment d'allégeance, Golrik promet de tenter de le venger. Le pacte est scellé...

En ce septième mois Kald découvre qu'une nouvelle puissance vient de naître. Régnant sur presque douze cents provinces, deux vassaux lui ayant juré fidélité, le roi Golrik est devenu du jour au lendemain le maître de Kald.

Ce qui au commencement aurait pu n'être qu'une simple escarmouche, un feu de paille, cette bataille que certains voyaient comme un dernier baroud du vieux roi, a eu des conséquences imprévisibles.
Baldek pourtant sain et sauf et même hors de danger puisque son agresseur a levé le camp, a fait ce choix incompréhensible de troquer son royaume contre une vengeance. Golrik, trop heureux d'hériter à si peu de frais de vastes domaines a choisi de se faire redresseur de torts. La guerre est en marche.

Sans perdre de temps, Golrik mobilise et dépêche de nouveaux coursiers, l'un porte une missive à destination de son vassal Roderid pour l'inviter à se joindre à son expédition. L'autre une lettre pleine de morgue à destination de son nouvel ennemi lui promettant une « bonne leçon ». La réponse de Gilgamesh sonne comme un défi, que Golrik vienne le chercher .
Tandis que le roi Gilgamesh vient d'atteindre fort d'Asaad situé aux portes de Dorasterre, une armée forte de 46 mille hommes franchit la passe qui sépare les riches terres d'Erylyn des déserts d'Al Razzim et se dirige à marche forcée vers Abéda.
Sûr de sa prochaine victoire et pressé d'en découdre, le roi Golrik confiant dans la ferveur de ses soldats (ferveur sans égale depuis l'acquisition des nouveaux territoires cédé par Baldek), n'a pas voulu attendre le renfort de son vassal... Il marche vers son destin.

Durant le huitième mois de l'an 1683, la rumeur portée par vents de sable d'Abéda rapporte les événements qui se sont déroulés au fort d'Asaad.
A l'issue d'une sanglante bataille où trois assauts furent nécessaire pour abattre les dernières défenses de Gilgamesh, le roi Golrik a triomphé.
Alors que d'aucuns pensaient que l'épée du vainqueur trancherait la tête du vieux roi pour l'envoyer rejoindre ses ancêtres. Il semble que le roi Golrik ait feint d'ignorer le vœu de Gilgamesh et préféré humilier son valeureux adversaire. Par 3 fois le vainqueur met à rançon le roi vaincu. Certains prétendent qu'il le fait suspendre par les pieds pour faire tomber les dernières couronnes de sa poche... et au final il l'abandonne lui faisant « cadeau » de la vie parce que dit-il « il a été noble autrefois »...
De façon incompréhensible il met à prix la tête du roi vaincu.
A la fin de ce deuxième acte, alors que l'été s'achève, le roi Golrik, esseulé à la tête d'une armée en lambeaux s'en retourne vers ses domaines d'Erylyn. Il est à trois mois de marche de ses bases et dispose de moins de neuf mille braves pour garantir sa couronne.

Demeuré dans l'ombre le dernier acteur a observé avec attention le déroulement des événements. Il n'a pas perdu une miette des messages échangés, s'est enquis des rapports de bataille, il réfléchit et s'interroge.
Il connaît Golrik depuis son avènement, il l'a connu duc, puis prince, il connaît son ambition, sa soif de pouvoir, ses emportements qui ont occasionné quelques frictions par le passé. Sa brusque ascension, sa puissance territoriale et ses deux vassaux sont autant de motifs d'inquiétude pour le roi Bofanice qui rêvait d'un monde sans puissance hégémonique quand sonnerait l'heure de sa mort.
Il n'a guère goûté le comportement du donneur de leçon qui a refusé la mort au roi Gilgamesh.
Il a donc chargé la rumeur de porter un message d'avertissement à ce roi aventureux qui a mis son empire en grand péril en se lançant seul dans une expédition punitive... « Que Golrik prenne garde à ne pas se jeter dans la gueule du loup Bofanice ».

Mais Golrik ignore l'avertissement, persuadé que la rumeur a été lancée par celui qu'il a vaincu, il rentre chez lui à bride abattue, confiant dans la neutralité de Bofanice. Il a cependant envoyé un messager auprès de son vassal Roderid pour lui recommander de renforcer son armée... Trop tard.
Informé du retour inopiné de Golrik, Bofanice ne peut plus tergiverser. S'il laisse filer cette occasion il le regrettera toute sa vie et ses ancêtres l'accableront toute sa mort ! Et s'il faut une réelle justification a son acte, il dira qu'il a obéi à la loi de Kald.

Le neuvième mois de l'an 1683 Bofanice qui bivouaquait en Gallica franchit la passe de Wyrm qui s'ouvre sur le pays d'Erylyn, son armée gagne rapidement le domaine de Frastem où il défait l'armée exténuée de Golrik qu'il exécute sans cérémonie. Ayant repéré son vassal a proximité, il attaque et considérant que seule la mort de Golrik était nécessaire il laisse à Roderid la vie sauve.

Le troisième acte vient de se jouer. A tout seigneur, tout honneur, le roi Gilgamesh avait entamé la pièce, il signe l'épilogue. Il libère la totalité de ses terres. Il s'en ira trouver la mort en Général mercenaire.

En cette fin d'année 1683 la noblesse de Kald ne compte plus que trois têtes couronnées, soit un roi, un prince et un duc. Elle a perdu la moitié de ses terres.

Il se dit que le jeune Rulrik devrait arrêter de chougner et se lamenter sur son triste sort... Il est entendu que les sires Gilgamesh et Bofanice sont des vilains, méchants pas beaux, des traîtres, des lâches, des affreux, mais il faut apprendre à tourner la page et grandir, ce qui sous-entend respecter les convenances, adopter un langage châtié et se massacrer avec noblesse dans la joie et la bonne humeur.

Dans le cas contraire il se pourrait qu'un Golrik XII succède promptement à Rulrik VIII...

Il se dit dans les contrées lointaines de Tchalan où la Pieuse Mère Supérieur se trouve en pèlerinage, qu'il est bien triste de voir que Kald n'a rien appris des leçons de la chute de Terra Nova.

Le peuple souffre toujours des décisions des puissants de ce monde qui ne pensent que vengeance et mort pour de vieilles querelles de famille.

Que Dieu pardonne sa création...

De Tchalan en Ostrie, de Dorasterre en Sartar, passant par Abéda, Britéria, Dramen et Goréhandal, toutes les provinces du grand roi Gilgamesh ont été libérées de sa tutelle.

Les populations acclament leur ancien suzerain et applaudissent ce geste magnanime jamais vu de mémoire d'homme.

Désormais mercenaire, le vieux roi qui a tant oeuvré pour l'ascension de nombre de familles de Kald a pris la route et s'en va accomplir une dernière mission.