LES RUMEURS

Les fats osent tout ! Même faire parler les Dieux !
Il se dit que c'est à ça qu'on les reconnaît...

On entendrait les dieux dire des Kaldiens d’aujourd’hui :

Battez-vous ! Battez-vous, bande de lâches ! Vous ne vivez plus que de paroles et de rumeurs.
Assez de palabres ! Rendez à l’épée l’honneur que vos ancêtres portaient, et que vos cœurs ont trahi.
Que la vaillance redevienne visible, que le fer chante à nouveau, et cessez de vous terrer derrière vos commérages.
Agissez ! Car à force de ruminer, de jaser et de craindre, vous n’êtes plus que l’ombre des braves que vous prétendez descendre.
S’il reste encore du courage parmi vous, qu’on le voie ! Sinon… taisez-vous.

On raconte qu'un manipulateur d'opérette, après avoir écrasé ses ennemis en usant de piteux artifices, se trouve aujourd'hui bien désoeuvré et ne sait comment rallumer une guerre éteinte de par sa bêtise...
Ce petit homme en est réduit à envoyer des pigeons frauduleux ou insultants, échanger avec ses pantins des projets de conquête pour inciter ses anciens adversaires à reprendre la lutte.
Hélas pour lui, personne n'est dupe. Il a contraint les seigneurs de Kald à courir les quêtes en attendant des jours meilleurs... Quand la bassesse, le tripotage et le pignolage auront quittés ce monde...

En un mot quand l'honneur de Kald sera restauré.

...Et ce n'est pas demain la veille !

On raconte qu'après une période troublée, l'accès à Kald est de nouveau ouvert. Personne ne sait la raison de ce blocage. Certains évoqueraient une tempête.

On dit que la Mère supérieure Amicie passerait ses nuits à “confesser” plus qu’à prier.
Qu’au lieu d’eau bénite, sa bure sentirait la sueur, et que ses chandelles fondent toujours un peu trop vite, comme si le feu du péché y trouvait refuge.

Un palefrenier jure l’avoir vue, robe entrouverte, à genoux devant un autel renversé, marmonnant des “bénédictions” dont le ton semblait... moins sacré que d’ordinaire.
D’autres assurent qu’à chaque pleine lune, les cloches du couvent sonnent deux fois : une pour Dieu, et une pour les plaisirs terrestres.

Certains murmurent même qu’elle garde sous clé un “reliquaire” bien étrange, long et poli, qu’elle prétend avoir reçu d’un saint voyageur venu du Sud… mais qui, à l’usage, ne sert guère à prier.

Il se dit que faire courir des rumeurs provenant des tavernes de l'est n'a aucun sens quand il n'existe plus de taverne, estaminet, tripot, débit de boisson, cabaret, gargote, guinguette et autre caboulot... Tout a disparu ! Les bistrotiers ont migré vers des terres plus accueillantes où les clients sont faits de chair et d'os.
Sur ces terres maudites ne subsistent que des devantures, des décors en carton-pâte. Dans ces pays d'illusion et de menterie dirigés par des ombres guidées par un rat qui se complaît en massif seules les populations demeurent, derniers vestiges d'un monde qui s'avance sûrement vers l'abîme... Contraintes de se plier à la loi d'une "bande" de décérébrés honnis et malhonnêtes, elles s'étiolent et s'amenuisent.
Il n'est que la mère supérieure pour croire aux fariboles d'un illusionniste sans esprit ni talent, une limace baveuse et craintive qui lèche les bottes de ses voisins.
Donner des terres à un coquin sans honneur ? Dans quel but ? Contribuer à l'équilibre d'un Kald étouffé par la vermine ?

Est-ce l'abus du vin de messe ? Une ascension trop rapide aux plus hautes fonctions ?
Son aveuglement manifeste fait craindre qu'elle ne bascule du côté obscure et devienne à son tour une marionnette du rat des rats.

On ne dîne pas avec le diable ! Même avec une grande cuillère... Encore moins avec un cornichon, même avec les doigts.

On raconte dans les tavernes de l’Est que le sire Patch le Juste, roi de Ctibor, aurait refusé l’offre de la Mère supérieure de Nidafell qui lui proposait des terres en Varalind.

Certains y voient la preuve d’un homme dépourvu d’avidité et de vanité, indifférent aux promesses de pouvoir ou de richesse. D’autres, plus grivois, murmurent qu’un tel désintéressement ne peut venir que d’un seigneur doté d’une confiance... disons, bien plantée.

Ainsi naît la rumeur :

“Patch n’a pas besoin de plus de terres, il a déjà de quoi asseoir son royaume.”

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Qu’on se le dise…

D’après certaines sources proches de Nidafell, la rumeur annonçant la mort de Sire Timmamahs aux mains d’Apukald serait une invention malveillante.
On murmure qu’elle aurait été répandue pour semer le trouble entre les fidèles et discréditer la Mère Supérieure.
Certains y voient la main de quelque esprit sournois… ou d’un seigneur trop prompt à manier le mensonge.

D'après les dires de certains Sire Timmamahs, le hardi,Mercenaire aurait péri en plaine de Doven (48) en Gallica lors d'un affrontement avec Apukald, le cruel,Mercenaire.