673-707, Des Empires à la Renaissance

KALD

Archive de Dvalin

Année 673 à 707

Durant les années 670, après la chute des Gardiens d'Orient, 4 Empires se partageaient le Monde.

Toutefois, l’Église est parvenue une fois encore à se relever et vient de se trouver un nouvel Ordre Protecteur salutaire, l'Ordre Sveizz de la Reine Nordwen, détenant Sartar, Brodarshvan et Olavenslok. Malgré la destruction de l'Armée Blanche, les provinces propres à l'Église demeurent gérées par le Prince Mataba devenu indépendant et régent au nom de l'Église en attendant que quelqu'un veuille bien le remplacer. L’Église espère en effet trouver des candidats pour créer un nouvel Ordre Protecteur remplaçant l’Armée Blanche, ce qu’a refusé le dernier Grand Maître de l’AB. L’Ordre de Sveizz, même si fort d’une bonne dizaine de membres, ne peut assurer le contrôle de tout le Nord à lui seul.

Cette partition stricte du monde conduit à nouveau à l'immobilisme, chacun étant l'ami du voisin tandis que le manque de pluralisme empêche toute dynamique. Dès lors, on observe les quatre types de phénomènes habituels en pareils cas: -la disparition de famille, la transmission des lettres noblesses devenant presque obsolète, les revendications de la noblesse guerrière deviennent inutiles (les joueurs s’ennuient et partent),

-une augmentation du nombre d’indépendant ou de petites communautés sans avenir, souvent issues des nations lésées par les derniers changements,

-des demandes de grandes révolutions populaires par une populace plus accablés et préoccupé par les guerres (RAZ)

-des demandes de partages des terres.

Et bien évidemment, il n'y aura ni révolution ni partage. Les Paladins qui l'avaient promis pour deux de leur pays avant même la prise de Vahanûn refusèrent finalement, alors que les deux autres Empires laïcs étaient le résultat d'union récente. Ce n'était évidemment pas pour partager ensuite.

Ce blocage va conduire à deux extrémités de la part des seigneurs les plus énergiques. -plusieurs indépendants s'unissent autour du sire Willemtwee au sein de la Fronde dans le but de renverser les Empires, le nombre d'indépendant impressionnent permettant de se fondre dans une masse sans être systématiquement reconnus tandis que le Nord déserté par l'Église affaiblie était un terrain tout à fait propice à cette entreprise souterraine, d’autant plus propice que le Prince Mataba est un ami de quatre siècle de l’ex-Roi Sphinx. -les Sphinx de Baltof, eux, vont prendre pour projet de partager le monde en le conquérant préalablement.

Après le refus des Paladins de faire un partage du monde pacifique, le sire Baltof prend la résolution d’envahir Terre-Neuve dans l’idée de « sauver » le monde de Kald de la disparition. Plus que possible sachant que la majorité des actifs se trouvent alors chez les Sphinx.

Et non la Fronde n'est pas une communauté vouée à l'échec comme on pourrait le penser, déjà car comme précisé ci-dessus, le terrain est favorable, un immobilisme détesté, une base arrière dans plusieurs zones du Nord et un anonymat possible par le nombre d’indépendant très élevé. Par ailleurs ses membres sont convaincus de ne pas être isolé dans leur opinion que le salut de Kald passe par l'effondrement des empires, et que dès les premiers coups infligés aux victimes, elles s'effondreraient d'elles-mêmes.

Impression qui ne demande qu’à se confirmer.

En 673, le meurtre du Roi Abdagem Eragorn, par le seigneur Willemtwee, provoque l’éclatement de la communauté. Après le meurtre du frondeur par le marquis Begarath, débute la révolution d’Onksu par le Duc Thorolf et ses vassaux, faisant sécession. Face à la crise, l’Académie disparaît pour en revenir à sa partition d’origine. Les Britériens reconstruisent une communauté : les Gardes du Temple en Britéria, Altreas et Gallica tandis que Tremere et les siens souhaitent recréer leur communauté à l’Est. Néanmoins, dépassé par la révolution d’Onksu, leur rêve s’éteint avec l’assassinat du Prince Katsurick de Nastel contre le seigneur de Mitsokaï.

Ainsi s’effondre un premier Empire.

Et un second ne va pas tarder.

Fin 675, dame Asna en tête, les Sphinx lancent l’assaut bien attendu en Terre-Neuve. Toutefois, nulle victoire décisive en vue les premières années. Bien que les Paladins sortent comme toujours affaiblis de leur longue période d’immobilisme, ils reçoivent encore des renforts de circonstances dans leur conflit, des indépendants, des seigneurs du Nord et des anciens membres d’Abdagem. En effet, malgré leurs nombreux ennemis haineux, les Paladins disposent encore de nombreux soutiens, notamment chez les anciens ennemis des Sphinx à l’exemple de plusieurs anciens Gardiens d’Orient tel que Dravilian qui s’illustra ensuite dans la défense du nouveau monde.

En échange d’une promesse de dissolution à la fin de la guerre et d’un partage pluraliste de Terre-Neuve et du Sud, les Sphinx parviennent en 676 à rallier les Gardes du Temple, la Sainte Confédération des descendants de la Ligue du Sud de Vahanûn, et la Fronde contre les Paladins. Toutefois, bien qu’ils conservent l’avantage de l’attaque, les Sphinx s’épuisent peu à peu. Ils perdent tout simplement en activité. La difficulté qu’est l’organisation d’assaut massif maritime ne redonne pas assez d’ambition aux nombreux sires pour surmonter leur lassitude croissante. Les Gardes du Temple, eux, ne participent tout simplement pas au combat. La Fronde et les Confédérés ne sont guères plus d’une douzaine réunie et tous ne sont pas combattants.

Ainsi, les affrontements deviennent sporadiques… on observe dans cette étrange guerre de longues périodes, pouvant parfois se compter en années, sans un seul combat. Pire, malgré l’anti-paladisme avéré du sire Thorolf, les Praecones Draconi de sire Chevalerie, qu’il a rejoint, proclame un droit d’accès limité à leur terre fin 676, début 677, empêchant le déplacement régulier des troupes kaldéennes en Yrédia, bloquant l’accès par Dramen et Mitsokaï.

C’est au début des années 680 que les Paladins, après une défense clairement victorieuse, reprennent finalement la main aux Sphinx et s’attaquent à Yrédia dont ils s’emparent après six années interminables et ce malgré le départ du sire Dravilian accusé à tord de jouer double jeu.

Après quoi l’empire Sphinx s’effondre comme un château de carte.

Caledra n’est défendu que par deux Confédérés et un Frondeur, le reste des forces kaldéennes au Sud sont balayés jusqu’en Dorasterre. Pire encore pour les Sphinx, le Roi Mataba qui les soutenait notamment à travers la Fronde est assassiné par le Paladin Bedwyr en Gallica sans réaction ni de l’Église ni des Praecones. Les Gardes en abandonnent même leur allié, cherchant plutôt à leur voler des provinces jusqu’à finalement se reconfronter aux Paladins au sujet d’Erylyn qu’ils convoitent. Hélas trop tard, les Paladins sont installés au Sud et écrasent la dizaine de Britériens pour moitié inactif. De la même façon, Fronde et Confédération sont dissoutes et ne restent que les Sphinx début 690 à tenir dans les îles de l’Ouest.

Ils seront finalement vaincues après une dernière et ultime résistance au milieu de la décennie.

L’Académie et ses rejetons furent anéantis, les Sphinx sont anéantis, pendant ce temps l’Église connaît à peu de chose prêt le même sort, d’elle-même. Après le décès de la Mère Supérieure Aphrodite, ne reste au Concile que l’inutile Edge et le tout jeune et inexpérimenté Cardinal Avent. L’Ordre Sveizz, lui, disparaît avec son Grand Maître, la Reine Nordwen pour une raison totalement inconnue. La suzeraine étant tout simplement introuvable bien que ses intendants maintiennent pourtant son armée en Sveizz. Les terres du Nord ont, elles, été perdu avec Mataba. L’Église se retrouve donc avec une instance dirigeante peu convaincante tandis que sa base territoriale n’est plus de fait.

La destruction d’une manière ou d’une autre des trois empires dominant Kald et le départ progressif des Novéens ne s’estimant pas assez nombreux pour sortir de leur continent, donne ainsi un excellent terrain de possibilité pour ce nouveau VIIIème siècle.

Les Paladins distribuent les anciennes terres Sphinx occupés avant de quitter peu à peu le vieux continent équipés de chars et éléphants. Les îles de l’Ouest et Dorasterre sont offertes à la Famille Valentine du sire Livingston, descendant de Christophe et ennemi personnel de la famille Baltof, qui avait d’ailleurs rejoint les Paladins aux dernières heures de la guerre et ayant signé la dissolution Sphinx. Abéda, Al Razzim et Caledra sont donnés au sire Xenispa issu de la Sainte Confédération.

Pour ce qui est des autres, Sphinx et Britériens vaincus, outre quelques départs et plusieurs ralliement aux Praecones, la plupart rejoignent le dernier projet du sire Dralakian, fils de Dravilian, un clan de mercenaire nommé les Ferreors de l’Hesperos bénéficiant d’un droit de recrutement sur les terres Néméennes en échange de protection. En effet, les Néméens ne dépassant jamais les 5 membres sur notre période, il leur fut vital de trouver un autre moyen de défense. Droit de recrutement qui déborde rapidement en Dorasterre pourtant propriété officielle des Valentines mais qui guère plus nombreux que leur voisin, ne parviennent pas à faire respecter leur droit face aux nombreux mercenaires. Enfin, les derniers partent occuper le vide laissé par l’Église et les Gardes du Temple.

En Britéria et dans la moitié Sud d’Érylyn, une nouvelle communauté nationale britérienne est crée : la Fédération Britérienne du sire Léophin. Hélas, la disparition des dernières grandes familles historiques britériennes, telle que Angornagorn et Percevorn, tend à diminuer l’intérêt même de cette communauté qui ne dépassera pas non plus les 5 membres. En Altreas, le Kin Aor de Meldin et des siens affronte l’altréo-érylien Winphyr, tout ceci aboutissant au final à la destruction des deux communautés et une prise de la majorité des provinces altréasienne par les Cardinaux Avent et Nerval qui l’a suivi à ce poste. Gallica, Yrédia et Erylyn Nord tombent entre les mains des Praecones.

Au Nord, avec la disparition de l’Ordre de Sveizz consumé par le meurtre de Nordwen par le mercenaire Praecones Ydnic à la demande des Cardinaux voulant libéré Sveizz, une nouvelle communauté ouvertement païenne, allié des Praecones et souhaitant recréer un royaume nordique occupe Sartar et les Terres des Légendes. Les Guerriers de Midgards d’Haetius secondé par le Roi Jeanhubert et le sire Faramir.

Le reste du Nord demeure officiellement à l’Église bien que la quasi-totalité des terres soit en réalité libre de tout contrôle tandis que certains seigneurs, que ce soit des Praecones en Gallica Nord, des Britériens en Brastoven ou des Midgards en Goréhendal et Varalind, commencent à y récupérer quelques provinces.

On comprendra que les cardinaux n’apprécient que peu. L’Église indépendante ayant bien l’intention d’y survivre et de ne pas se laisser absorber.

Malgré un nombre de prêtre frôlant la maigre dizaine, la disparition de tout Ordre Protecteur et de la dernière Mère Supérieure expérimentée, le Cardinal Avent perpétue la Très Sainte Église Indépendante. Pleinement conscient de l’héritage laissé, ou tout du moins dans un soucis traditionaliste, il permet la montée des Cardinaux Nerval et Nûraldin, tous deux également indépendants. Même quasi-anonymement et silencieusement, le Saint Concile demeure.

À l’arrivé des Midgards et d’Haetius revendiquant ouvertement le Nord, bien décidés à ne pas laisser l’Église s’effondrer, nos Cardinaux réaffirment ses frontières et demandent aux sires des Légendes de quitter Goréhendal. S’en suit une réelle confrontation. Le sire Haetius n’a nullement l’intention d’accepter et encore moins d’obéir à une Église qu’il juge décadente et n’ayant pas le personnel nécessaire à l’occupation des pays nordiques. Il insiste sur au moins la sécession de Goréhendal hors des Terres de l’Église et son annexion par les Midgards avec le soutien et l’approbation de Vérité, Dux Praeco.

La confrontation semble perdue d’avance pour les religieux. La seule arme dont dispose l’Église en propre réside dans les excommunications mais ce serait du suicide que d’appliquer cette lourde sentence contre une communauté certes en construction et donc sensible à un tel châtiment, mais ayant largement les moyens de massacrer la totalité des religieux. Une autre idée germa alors. Bien que le Concile aurait préféré laissé les terres aux prêtres, recréer un nouvel Ordre Protecteur et lui donner officiellement les terres du Nord permettrait peut-être de faire céder les Midgards et leur amis ne souhaitant pas de guerres officielles. Un Grand Maître est d’ailleurs déjà en vue à travers le sire Katsurick. Toutefois, à peine ces éventualités effleurées, le sire Haetius en personne débarque sur le port de Sveizz libéré par la défunte Nordven séquestrant alors les Cardinaux Nerval et Avent. Après les instances des Praecones puis des Paladins de coopérer, le leader Midgard a bien l’intention d’utiliser tous les moyens de pression contre les Cardinaux. Il ne souhaite pas les tuer et achever l’Église Indépendante, bons nombres de ses membres sont d’ailleurs de bons fidèles tandis que cette Église est reconnue et respecté par l’ensemble du monde, toutefois, si jamais celle-ci venait à le défier, il ne se priverait pas de se « défendre ».

Que faire ? L’Église ne peut que refuser. Si jamais les Cardinaux cèdent Goréhendal, ce sera ensuite Gallica Nord, Brastoven puis Fall Kirk et Varalind qui tomberont. Et les principes de l’Institution lui refusent de se soumettre devant de tels honteux procédés. Encore davantage lorsque le Cardinal Avent décède en Sveizz à 43 ans privé de soin par le blocus du monstre.

Mais les religieux sont comme d’habitude sous-estimés et son Éminence Avent avait déjà organisé de fines manœuvres inattendues. Avant le débarquement en Sveizz d’Haetius, le Cardinal s’était présenté le plus innocent du monde auprès des Midgards, leur expliquant que les lois Ecclésiastiques interdisaient au Concile de remettre des terres à une communauté nobiliaire. Ce pourquoi il proposa aux Midgards le statut d’Ordre Protecteur, bien évidemment refusé, mais troublant ces derniers.

Cette première solution de compromis impensable et le sire Haetius comprenant à peine de quoi on parlait, il accepta d’arrêter toute prise de province dans le Nord le temps des pour-parler et laissa le sire Faramir, descendance de nombreux Cardinaux, s’en occuper.

Le Cardinal Nûraldin, plus que conseillé par Aeneas, neveu d’Avent, parvînt au compromis suivant avec le sire Faramir: Goréhendal devient dans les faits territoire Midgards mais demeurerait officiellement à l’Église qui récupérerait le territoire une fois les Midgards dissout d’une manière ou d’une autre. Pour cela, toutes les communautés devraient accepter ce traité et s’en tenir garant.

Cette idée peut paraître ridicule et presque naïve de la part des religieux, comme s’il reverrait un jour Goréhendal ! Mais ce serait omettre la seconde clause du traité prévoyant que les Midgards renoncent à toutes leurs revendications sur le reste des territoires de l’Église. Ainsi, lorsque les Midgards auront repris Goréhendal et lorsqu’ils s’attaqueront à Fall Kirk, non seulement l’Église serait la victime de la perfidie Midgards avec le monde en témoin mais en plus le temps gagné aura permis la création d’un nouvel Ordre Protecteur prêt à occuper et défendre le pays. Ce sera bien une guerre ouverte avec une plus grande possibilité de mobiliser des alliés.

Faramir voyant son objectif atteint, la prise de Goréhendal accepte. Inutile de préciser qu’Haetius en fut furieux, renvoya son diplomate et refusa de ratifier le traité pourtant déjà envoyé à tous les leaders et seconds de toutes les communautés.

Le monde étant désormais pris à témoin, le sire Haetius tente de retourner la situation à son avantage. Sous les conseils de Faramir, dans exactement les mêmes circonstances que Winbow du temps du Colloque de la Caste qui louchait sur Fall Kirk et Varalind avec le soutien Paladin, le sire Haetius appelle à son tour une grande réunion sur l’Église au sein des Midgards où tous les Cardinaux, leaders et secondes des communautés furent inviter à débattre. Chacun pouvant également venir en spectateur. Toutefois Haetius connaît l’Institution et son Histoire. Prenant leçon du passé il organise le Colloque à son avantage. Le Roi Chevalerie des Praecones et les Paladins représentés par sire Hyppolite sont d’ors et déjà deux sérieux soutiens, tandis que son Éminence Nerval est momentanément absente. Aeneas, lui, est le seul et unique individu refusé même en temps que spectateur. Les Midgards devraient enfin pouvoir faire plier les religieux, ou plutôt le religieux qu’est le Cardinal Nûraldin censé se retrouver seul.

Cependant, arrive avec lui le prêtre Yzir, descendance du Cardinal Fantogit, officiellement représentant la Fédération Britérienne.

Avec cet intrus se voit se dérouler à quelques détails près une copie du Colloque de la Caste un siècle et demi plus tôt. Simplement, plutôt que de refuser l’Église Indépendante dans son intégralité, les seigneurs des Terres des Légendes ne réfutent alors que l’importance du domaine ecclésiastique et en réclament au moins deux pays. En effet, la dizaine de prêtres et même si on y ajoute les trois quatre personnes prêtes à intégrer le futur Ordre Protecteur, il n’en reste pas moins que les défenseurs de l’Église seraient insuffisamment nombreux pour gérer 4 pays et un sixième d’un autre. Cette revendication étant noyé dans deux trois autres sujets où l’Église tendait à perdre pied par la disparition des repères précédents qu’était la jurisprudence du Saint Concile par la disparition de famille historique au sein de l’Église Indépendante. Nûraldin, Avent ou Nerval étant tous des membres récents. Le but était évidemment d’écraser le Cardinal sous le poids d’un passé qu’il ne maîtrisait pas.

Pour ce qui est du premier point, les religieux se chargèrent de rappeler que les Paladins possèdent 9 pays pour 11 seigneurs, pareil du côté Praecones et que si les Midgards gagnaient ne serait-ce que deux pays, leur nombreux de seigneurs par pays deviendrait inférieur à celui de l’Église. Les gens du Nord peuvent donc balayer devant leur porte. Enfin, quand bien même l’Église serait amenée à distribuer des provinces, ça ne serait sûrement pas à des personnes venant tout juste d’assassiner un Cardinal.

Et comme au Colloque de la Caste, une fois le Père Yzir ayant rassuré les nobles externes au conflit d’origine, notamment le sire Dralakian des Ferreors au sujet de l’hérésie et des excommunications, il s’en fit des alliés, débouchant ainsi sur d’interminables discussions quant aux véritables ambitions des païens.

La réunion chez les Midgards était sur le point d’aboutir à un statut quo. Aucun entendement ne fut trouvé au plus grand plaisir des religieux tandis que tous étaient témoins des actions d’Haetius.

Soit les Midgards cèdent, soit ils deviennent officiellement des hérétiques et des assassins car l’Église, elle, ne peut céder.

Haetius ne pouvait accepter pareille situation et lorsqu’il vit le tout lui échapper avec la création tant attendu de l’Éclair Blanc du sire Katsurick, il renvoya tous les ambassadeurs des Midgars et se jeta sur les Cardinaux Nerval puis Nûraldin qu’il assassina. S’ensuivirent le sire Katsurick, quelques autres prêtres avant finalement de partir à jamais.

Ne restait que Edge l’inutile au Concile, mais au moins ce dernier avait-il obtenu gain de cause de facto.

Puisqu’il n’avait pu faire de sa communauté une grande puissance, Haetius, plus que désigné par le titre « d’Abominable » dans les archives de l’Église, espérait au moins changer la face du monde en éliminant cette vieille Institution. Ses successeurs s’occuperaient du reste quant à l’expansion Midgard.

C’était encore sous-estimé l’Église Indépendante que ses plus fervents partisans s’aiment à qualifier d’immortelle. Ces derniers s’occupèrent encore une fois de maintenir à grands coups d’annonces officielles l’existence d’une Église unie. Les communautés extérieures n’usèrent pas de cette opportunité pour s’accaparer l’Église, non sans quelques tentations heureusement maîtrisées, et laissèrent ainsi les prêtres organiser la montée de leur propre Cardinal, Monseigneur Mélianorn qui devînt officiellement membre du Saint Concile en 702. L’Église était ancrée dans les esprits et personne n’était prêt à la remettre en cause jusqu’à la détruire définitivement. L’Éclair Blanc, lui, grossissait à vue d’œil atteignant rapidement près d’une dizaine de membres.

Quant aux Midgards, même si Haetius avait demandé à ce que Faramir le remplace, c’est son ancien second, le Roi Jeanhubert qui prend les rênes de la communauté. Fervent adorateur de l’Église, il renonce à toute prise de Goréhendal et abandonne toutes les provinces en Terres de l’Église malgré les vives protestations des fidèles d’Haetius, et bien sûr Faramir en premier lieu qui revendique le trône. Après un an de lutte interne, Jeanhubert réaffirme finalement sa position contraignant Faramir et près d’un tiers de la communauté à l’exil. Ces derniers trouveront refuge chez les Praecones, renforçant cette communauté déjà fort puissante, et lui donnant ainsi les moyens de ses ambitions à venir.

La victoire de l’Église en est donc totale. Quand bien même une génération de Cardinaux perdus, voilà que leurs anciens ennemis deviennent des alliés potentiels et la crise a eu le mérite de permettre la fondation d’un nouvel Ordre Protecteur actif dont la descendance du Cardinal Nûraldin, le sire Shûraldin en pris la tête et la suzeraineté.

En Kald, les Praecones poursuivent leur expansion pacifique. Bien qu’ils aient rendu le comté de Gallica Nord aux religieux, Altreas est annexé, les Cardinaux qui l’occupaient étant morts. Puis la Fédération Britérienne, faute d’activité, s’unit finalement aux Praecones, rajoutant ainsi l’autre moitié d’Erylyn et Britéria à l’immense Empire. L’Empire de l’Académie d’Abdagem que le révolution d’Onsku avait détruite il y a 20 ans, a été finalement recréé quasiment pacifiquement par les anciens révolutionnaires, avec Yrédia et une moitié d’Erylyn en plus.

La situation revenant donc peu à peu à celle d’il y a 20 ans.

Et comme il y a vingt ans, l’immobilisme insoutenable provoque le choc des empires. Une nouvelle guerre Praecones Paladins cette fois-ci paraît presque inévitable.

Toutefois, les Paladins se trouvant une fois encore légèrement inférieur en nombre de seigneurs, et refusant de prendre les mêmes risques auxquels ils avaient du consentir contre les Sphinx, seuls contre presque tout Kald, ils entreprirent d’encercler les Praecones par jeu d’alliance. Profitant d’un message du sire Octave des Praecones, intercepté, déclarant des projets de conquête du monde, les Paladins des Rois Xoran et Lenimrod s’allièrent en effet eux aussi aux Midgards. S’allièrent avec les Néméens susceptible d’ouvrir un nouveau front en Erylyn. Et surtout, ils s’allièrent avec une puissance alors équivalente à la quinzaine de Praecones, la quinzaine de Ferreors armés à grands coups de chars et d’éléphants de guerre ainsi que de nombreuses cavaleries d’élites de tout Kald.

Toutefois, à l’aube du VIIIème siècle, alors que les tentions Praecones-Ferroers sont à leur comble et les couteaux tirés, c’est au tour des Praecones de démontrer leur talent de diplomates.

Après tout, les Néméens et Ferreors craignent certes les Praecones, ils haïssent toujours les Paladins en bons anciens Sphinx pour la plupart. Des promesses de partages et de non-agressions entre gens raisonnables permettraient sans doute d’arrêter les querelles inter-kaldéens pour enfin se retourner contre l’ennemi héréditaire novéen.

Ainsi une réunion du Roi Thorolf pour les Praecones, le Chef Mercenaire Narferostik, descendance de Baltof, pour les Ferreors et le Duc Xenispa pour les Néméens abouti finalement à une réconciliation des trois communautés. Respect nommé Entente du Sud. Le traité prévoit un pacte de non-agression et des moyens pacifiques pour traiter les différents éventuels à venir, une libre circulation des armées et une clause d’entre aide au recrutement dans la mesure du possible. Enfin, Ferreors et Néméens annulent leur alliance avec les Paladins tandis que les Praecones annulent leur alliance avec les Midgards comme gage de leur amitié exclusive. Midgards de toutes façons alliés aux Paladins. C’est donc une concession de toute façon prévue par le Roi Thorolf.

Ainsi la situation est rétablie pour les Praecones et après un changement de suzeraineté à la suite de la mort du Roi Chevalerie âgé de 44 ans, ils pouvent se retourner sereinement vers l’Océan de l’Est.

Les mains enfin délié du risque de combattre sur deux fronts, les Praecones débutent alors leurs assauts sur Terre-Neuve aux dernières années du septième siècle. Sans succès… Même si les Kaldéens ont l’avantage de l’attaque, celle-ci sont pour la plupart des désastres, les Praecones perdant davantage d’hommes que les Paladins. Pire, même si les Midgards refusent bien d’aider les Paladins au vue de leur soucis de réorganisation, le Général Mercenaire Lavarus, alors des Midgards, quitte sa communauté et assassine le Roi Thorolf, suzerain de pays de l’Est Praecones avant de s’enfuir en Terre-Neuve où il deviendra le fer de lance de la défense des Paladins comme le fut Dravalian par le passé. Aurait-on dit que le sire Lavarus, sans enfant, aurait voulu honorer ses ancêtres en couvrant de gloire sa famille avant sa disparition. En effet, une fois encore les Paladins reçoivent de l’aide de dernière minute leur apportant un avantage décisif pour la suite.

Bien vite, les échecs épuisent les forces Praecones et comme pour les Sphinx par le passé, les Paladins en viennent à prendre l’initiative et assaillent Yrédia à tel point que les Praecones en abandonnent leurs côtes jusqu’à la passe Mitsokaï Yrédia elle-même.

Durant les massacres Pacones-Paladins, les Ferreors devenue première puissance militaire commençaient peu à peu à sombrer dans l’ennui et la lassitude d’une telle position… les mercenaires sont faits pour se battre comme dirait l’autre. Après que Dame Olbia et sire Dralakian aient cherché à créer un système de contrats universels pour mercenaire sans succès, les Ferreors prennent finalement la résolution de mener leurs propres batailles. Une idée comme une autre pour garder de l’activité et tester leurs grandes armées de mercenaires.

En 702, les Ferreors déclarent la guerre aux Valentines alors qu’au nombre de trois seigneurs dans les îles, et aux Midgards dont les armées étaient alors en Sartar. Les Valentines sont très rapidement écrasées sans difficulté majeure et la communauté dissoute. En Sartar, malgré une première victoire avec la mort d’Edelgef par le mercenaire Foster, le Roi Jeanhubert et ses 15 000 guerriers parviennent à s’enfuir sur l’île de Tihomir. Le sire Foster avait encore 21 000 hommes mais plus de sergent. Il ne voulut ainsi prendre le risque de poursuivre le Roi dont la bataille se solderait assurément par une victoire, même avec la libération de 6 000 hommes, mais au prix de la perte de plusieurs de ses unités d’éléphants. Il préféra alors attendre la venue de renforts. Toutefois, le temps que ceux-ci atteignent Sartar, le Roi était parti pour Brodarsvhan d’où il leva une gigantesque armada de 50 000 soldats.

3 ans plus tard, les Ferreors débarquent en force et exécutent finalement le Roi, les Midgards en sont dissouts. Le Roi étant la seule armée Midgards alors. La seule en effet car quand bien même Jeanroland disposait encore de vassaux, la fin des Midgards étaient assurées dès la déclaration de guerre des Ferreors, la supériorité des mercenaires était tout simplement indiscutable, et le Roi n’a eu alors de cesse de tenter de négocier avec eux. Il en résulta que Dralakian accepta de laisser les vassaux du Roi vivre à condition qu’ils ne posent aucune résistance à la libération des Terres des Légendes et que dans tous les cas, Jeanroland devait mourir. Et c’est ce qui arriva. Les Midgards se séparèrent, Jeanhubert, fils de Jeanroland intégra l’Éclair Blanc dont il devînt le suzerain.

Pour ce qui est des terres, les Ferreors remirent Dorasterre et les îles à leur allié Néméens, ces derniers entreprenant alors le partage d’Ostrie et Tchalan à une nouvelle communauté et n’en gardant donc que Dorasterre. Sartar, Brodarshvan et Olavenslok eux, devaient rester neutres et ainsi devenir une sorte de paradis pour mercenaire.

Officiellement, le partage des îles à l’Ouest aura lieu en 710. En attendant, des seigneurs indépendants y élisent tour à tour domiciles s’entre-tuant parfois. Quant au Nord, avec l’agrandissement de l’Éclair Blanc, les religieux tendent à faire main basse sur Brodarsvhan et Sartar. Olavenslok, lui est totalement vide si ce n’est les trois ambassades (de l’Éclair Blanc et du Concile).

Enfin, en 706, les Ferreors rejoignent les Praecones dans leur guerre contre les Paladins. La boucherie Praecones se transforme en un instant en une boucherie Paladine. Une fois la première ligne de défense côtière brisée, les Ferreors balayent les forces novéennes malgré un dernier baroud d’honneur du mercenaire Jarmore qui parvînt par ailleurs à ôter la vie au leader Ferreors, Dralakian en Midostère. Les Paladins n’en sont pas dissout pour autant.

La victoire quasiment acquise, le sire Vérité, apparemment envieux de redynamiser le monde, tente alors de mettre fin au conflit par la dissolution de toutes les communautés du monde la libération de l’intégralité des domaines dans le monde. Refus catégorique des Paladins, par la voix d’Hyppolithe. Ils sont sur le point de souffler leur 200ème bougie et compte bien les atteindre envers et contre tout. Quant aux autres, ils estiment simplement que Paladins plus Praecones égal déjà la quasi-totalité du monde. Si Vérité veut faire sa révolution que grand bien lui fasse, mais les Néméens n’y voit pas l’intérêt. Ils sont déjà une jeune communauté et propose déjà le repartage d’un tiers de leur territoire. Les projet Ferreors sont donc inutile à leur sens. Enfin, les religieux tombent ni plus ni moins de leur chaises en voyant le Roi Vérité demandant aux Cardinaux et à l’Éclair Blanc de se vassaliser puis disparaître. L’Église sort tout juste de plusieurs crises successives, la dernière en date étant l’infiltration de Platon au sein des Ferreors pour tenter de déclencher une guerre contre l’Église et l’anéantir 705 avec le meurtre du Grand Maître et Roi Shûraldin (l’hérétique fut finalement abattu par dame Olbia des Ferreors et l’Église indemnisée). Il est hors de question de détruire tous les derniers efforts sacrifiés alors que l’Institution est enfin revenue en phase d’expansion. Le nombre de prêtre a redépassé la barre des 15, trois Cardinaux (Mélianorn, Yzir, Revran) bientôt quatre et 16 membres dans un Ordre Protecteur ! On avait plus vu ça depuis l’Armée Blanche il y a un siècle. De plus, si nouveau monde il y a, l’Église Indépendante doit demeurer au nom de l’intérêt général !

Déçu et lassé de ces attitudes, le Roi Vérité promet finalement la seule libération de ses propres provinces, soit tout de même 16 pays, empire Paladins déchu inclue.

Dès milieu 707, les Paladins n’ont en effet plus aucune armée digne de ce nom en Terre-Neuve tandis que leur dernier propriétaire terriens sont en pèlerinage… pourtant, ils ne s’avouent toujours pas vaincu et il faudra toute l’attention des Ferreors et des Praecones pour en finir, au risque de multiples accrochages avec les forces de l’Église où tentent de se cacher certains Paladin.

Malgré tout, la renaissance est en marche !