LES RUMEURS

On raconte dans les contrées du Nord qu'un seigneur désireux d'accroître son domaine et voyant des provinces à l'abandon aurait décidé de saisir cette opportunité. Annonçant à sa communauté qu'il avait l'aval de l'ancien propriétaire, il se rendit sur les terres gelées et commença à s'emparer de quelques terres. Las ! Si les premières conquêtes furent aisée, les habitants accueillant leur nouveau maître avec sérénité, au bout de quelques semaines la tâche devint ardue il s'avérait impossible de prendre le contrôle des terres restantes tant leur population excédée par une récente oppression semblait revêche à toute suzeraineté. Il fallait donc patienter plusieurs mois avant d'achever la tâche.
Mais que faire dans l'intervalle ? Regagner son domaine situé à deux mois de marche ? Soit quatre mois perdus à faire l'aller retour ? Sans compter le risque de se voir dépossédé de son nouveau fief par quelque mercenaire de passage.
Pour meubler l'attente, notre sire eut alors l'idée d'un stratagème. Il recruterait force persifleurs qui s'en iraient dans les provinces voisines prêcher la vilenie de leur suzerain, générer quelque révolte et qui sait peut-être pourrait-il ensuite faire d'autres conquêtes.
Pour ne pas être démasqué il fallait faire endosser a culpabilité de ses manigances par un tiers. Le mercenaire connu pour son agitation ferait un coupable tout à fait crédible. Et cerise sur le gâteau, notre sire manipulateur décida de faire accroire que le mercenaire aurait agi avec la complicité de son inséparable ami, autre coupable idéal, par ailleurs vassal du seigneur propriétaires des terres qu'il entendait persifler.
Or donc pour préparer le terrain et instiller savamment son venin malicieux, il adressa moult pigeons au mercenaire les uns pour l'inciter à venir sur les terres du Nord. Les autres lui enjoignant de persifler les terres. Ces pigeons frauduleux étant signés de l'initiale du vassal afin de ne laisser aucun doute sur l'identité de l'expéditeur.
Ne reste plus qu'à attendre que la sauce prenne.
Tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac...

Il se dit qu'en Erylyn, la grande reine aurait interdit l'abattage et la consommation des dindes à l'occasion des festivités de la Noël.

Il se dit que si les fauteurs de troubles sont connus, ceux qui les financent ne sont pas forcément ceux qu'on croit.

Et comme dit l'adage : "Cherchez à qui profite le crime".

Le peuple dit comprendre l'amertume et la colère de sire Ange car il n'est jamais agréable d'être pris la main dans le pot de confiture. Mais le peuple le prierait instamment de retirer son faux nez et d'arrêter de se cacher parmi la foule pour cracher son venin.

Il se dit que le peuple en a marre des stratagèmes de Rotrude. Il est évident que toutes les rumeurs émanent de Rotrude.

Le peuple se demande : quand est-ce qu'on la fera taire ?

Il se dit que Sewa est prié d'arrêter de protéger et de financer des fauteurs de troubles. A defaut, des mesures coercitives devraient etre prises.

Il se dit dans les milieux bien informés que sous couvert d'assurer la logistique de sa prochaine campagne, sire Ange récupère les provinces libérées par Rotrude.

Fin stratège, le cher Ange proclame avoir reçu des pigeons frauduleux destinés à faire accroire aux espions qu'il serait le commanditaire du vol de terres commis par la mercenaire.

Le prince affirme que la réalité est toute autre : passant par hasard dans le pays de Brastoven (pour se fournir en édredons), il aurait découvert des terres sans maître et se serait enquis auprès de sire Sewa du destin de ces terres. Ce dernier, soucieux de préserver les relations d'amitié qui perdurent depuis des siècles entre les deux maisons l'aurait prié d'en prendre possession.

On sait pas ce que la grande reine en pense, mais sa version de l'histoire fait bien rigoler les seigneurs locaux.

Il se dit en Altréas que sire Ange aurait dépêché des émissaires auprès des membres de sa communauté pour les prévenir des tensions grandissantes entre la reine Seninzoline et le roi Sewa. Il aurait commandé à sa communauté de se tenir prête à agir si la situation dégénère.

Les premières mesures adoptées :
1° : Perception des équipements et tenues de campagne : lits de camps et oreillers, bonnets et chemises de nuit molletonnées.
2° Doublement des tours de sieste.

Face à la pénurie d'édredon sire Ange est parti lui même se ravitailler en Brastoven.

Il est, selon la vision de nombreux seigneurs, préférable d'avoir moult communautés qui peuvent avec le temps s'agrandir, que deux bloques fermés comme ce fut le cas pendant des siècles.

Il se dit qu'il faut être bien sot ou bien ignorant pour demander ce que la sournoise vieillarde persifleuse a pu faire à Rotrude. Quand tout un chacun sait qu'elle n'a pas encore réussi à l'attraper.

Pourrait-on savoir ce que Dame Seninzoline aurait fait à Rotrude pour que cette derniere s’acharne sur elle ? Les territoires de l’ancien roi jamais ayant été distribués presque immédiatement pour la diversité de l’Est Kaldien.

Pourrait-on savoir ce que la mercenaire a également fait pour Kald ? Si ce n’est voler du petit domaine en Brastoven pour l’offrir à la personne qui joui le plus de la ferveur en Kald.

Finalement, comme le pacte du ponent (premier du nom), le nouveau sous l’aire de Rotrude et de Sang (qui bizarrement ne se séparent Jamais) ne cherche que la conquête.